Article de fond

Projets d’énergie renouvelable : l’ingénierie au cœur de la stratégie de souscription de FM

Date de publication 25 juillet 2025


Équipe préparant une inspection sur le toit d’un site équipé de panneaux solaires. Ingénierie, développement durable et énergie photovoltaïque sur un toit, techniciens de maintenance électrique.

Plus le secteur des énergies renouvelables se développe, plus il devient complexe de le protéger. Pour FM, la souscription n’est pas qu’une question de calculs, mais aussi d’anticipation, d’où l’importance de l’ingénierie. Spécialiste souscription énergies renouvelables, industrie pharmaceutique et matériaux en fusion chez FM, Mary Rieck détaille comment son équipe s’appuie sur une expertise technique inégalée pour évaluer les risques, élaborer des stratégies et aider nos assurés à anticiper des risques que d’autres ne voient pas. À l’occasion de cet entretien, elle explique comment l’approche unique de FM en matière de souscription donne une longueur d’avance aux entreprises dans un contexte d’évolution rapide du secteur des énergies renouvelables.

Q. : En quoi consiste votre rôle de Spécialiste souscription énergies renouvelables ?

Mary Rieck : J’aide FM à mettre au point une stratégie applicable à l’ensemble de notre portefeuille énergies renouvelables. À ce titre, j’examine les scénarios de sinistres à l’aune de données techniques, j’évalue leur probabilité sur différents sites et je m’efforce d’établir une stratégie de souscription à la fois rentable et durable dans tous ses aspects : tarification, capacité, conditions générales et réassurance.

Q. : Vous avez une formation en génie chimique. En quoi vous sert-elle à votre poste actuel ?

Mary Rieck : La souscription comporte une dimension analytique souvent méconnue. Il ne s’agit pas seulement d’examiner des données, mais aussi de les interpréter. Ma formation d’ingénieure m’aide à comprendre les aspects techniques du risque et à faire preuve de discernement face aux tendances des données. Dernièrement, nous avons par exemple dû tenir compte de l’allongement des délais de livraison des transformateurs. Lorsque j’identifie une nouvelle tendance, je dois déterminer s’il s’agit d’un simple soubresaut ou si nous devons revoir notre approche en conséquence.

Q. : Quelle est la place de l’ingénierie dans la stratégie de souscription de FM ?

Mary Rieck : Nous travaillons en étroite collaboration avec les équipes d’ingénierie pour obtenir des évaluations détaillées des sites : équipements utilisés, pratiques de maintenance, degré de résilience, etc. Nous pouvons ainsi anticiper les risques de sinistres et déterminer leur probabilité. Par exemple, en cas de tempête de grêle sur une ferme solaire, le verre se brisera-t-il ? Tout dépend de la marque et du modèle de panneau, de l’épaisseur du verre et des protocoles de mise en sécurité. L’ingénierie nous aide à répondre à ces questions. Pour moi, la souscription, c’est essayer de prévoir l’avenir.

Q. : Pouvez-vous donner un exemple de la manière dont l’ingénierie a une influence directe sur les décisions de souscription ?

Mary Rieck :  Prenons les panneaux solaires, principalement exposés au risque de grêle. Nous analysons la cartographie des risques de grêle, l’épaisseur du verre et les protocoles de mise en sécurité mis en place. Nos équipes d’ingénierie passent en revue la formation des opérateurs et opératrices, et déterminent si la mise en sécurité est automatisée ou non. Tous ces éléments influent sur la probabilité d’un sinistre, donc sur notre tarification et nos conditions.

Q. : Quid des parcs éoliens et des systèmes de stockage d’énergie par batterie (BESS) ?

Mary Rieck : Concernant l’éolien, nous regardons notamment si la classe du modèle convient à la zone de vent et évaluons la stratégie de gestion des pièces de rechange mise en place sur le site. La perte d’une pale étant assez fréquente, nous déterminons le délai de reprise d’activité. S’agissant des BESS, la distance de séparation est essentielle pour limiter la propagation du feu. Nous vérifions également la présence d’éventuels systèmes de détection de dégagement de gaz, qui permettent d’éviter les incendies en identifiant l’emballement thermique à un stade précoce.

Q. : En quoi l’approche de FM est-elle différente ?

Mary Rieck : Nous allons plus en profondeur. Alors que de nombreux assureurs évaluent les risques au niveau compte, nous les analysons pour chaque site. Nous avons ainsi une vision plus précise des enjeux et pouvons adapter les garanties en conséquence. Nous nous appuyons également sur des outils climatiques avancés, à l’image de nos cartographies des risques de grêle, pour évaluer des risques que d’autres ne prennent pas toujours en considération.

Q. : Comment les outils climatiques de FM optimisent-t-ils la souscription ?

Mary Rieck : Nos équipes de recherche travaillent en étroite collaboration avec le département souscription pour développer des outils fondés sur les risques réels. Des grêlons de différentes dimensions ont par exemple été projetés sur des panneaux solaires afin de déterminer leur seuil de rupture. Ce type d’essais nous aide à prévoir la puissance qu’un panneau pourra continuer de produire après avoir été endommagé, ce qui nous permet d’affiner nos décisions de souscription.

Q. : Quelle est la valeur ajoutée de cette approche fondée sur l’ingénierie pour les assurés ?

Mary Rieck :  L’assurance repose sur le principe de mutualisation des risques. Nous veillons donc à travailler avec des entreprises qui partagent notre démarche de prévention et de gestion des risques. Nous évitons ainsi qu’un site bien géré n’en subventionne un qui n’investit pas du tout dans la prévention. Ce modèle nous semble plus juste et plus durable.

Q. : Comment conciliez-vous rigueur de souscription et besoins des assurés ?

Mary Rieck : C’est le plus difficile. Si nous nous efforçons d’offrir des garanties suffisantes pour répondre aux besoins de nos assurés et des banques, nous avons aussi des objectifs de rentabilité. Une stratégie de souscription solide, fondée sur notre expertise en ingénierie, nous aide à trouver cet équilibre. Nous attendons de chaque entreprise avec laquelle nous établissons un partenariat qu’elle fasse preuve d’un véritable intérêt pour la prévention des sinistres. Nous pouvons ensuite l’aider à s’améliorer dans ce domaine.

Q. : Quelles évolutions constatez-vous concernant la souscription dans le domaine des énergies renouvelables ?

Mary Rieck : Nous progressons en matière de différenciation des risques. Nous établissons des catégories plus précises à partir des données propres à chaque site, ce qui nous permet de mieux adapter les garanties et la tarification.

Q. : En matière de souscription dans le domaine des énergies renouvelables, quelle question vous préoccupe le plus ?

Mary Rieck : Ce n’est pas l’inconnu, mais la difficulté d’identifier des solutions satisfaisantes pour toutes les parties prenantes. Nous connaissons les risques, mais comment fournir des garanties suffisantes à un tarif viable ? Voilà l’équation que nous essayons de résoudre en permanence.

FM Renewable Energy »